C'est une dissociation qui empêche que le cerveau stocke correctement ce qui s'est passé dans son «disque dur» pour le mémoriser normalement.
Elle est une conséquence psychotraumatique des violences les plus graves se traduisant par des réminiscences intrusives qui envahissent totalement la conscience (flashback, illusions sensorielles, cauchemars) et qui font revivre à l'identique tout ou une partie du traumatisme, avec la même détresse, la même terreur et les mêmes réactions physiologiques, somatiques et psychologiques que celles vécues lors des violences.
Les souvenirs aussi sont en morceaux ! Ces souvenirs, à cause de la disjonction, sont différents des autres, ils restent bloqués dans une zone du cerveau, même quand la violence est ancienne. On a l'impression que cela vient de se passer ou même que c'est encore en train de se passer, lors de flash-backs, de cauchemars, de crises de panique.
Ces souvenirs refont surface dès qu'il se passe quelque chose qui nous rappelle les violences : un geste, un mot, une musique, une odeur, un endroit …
Cette « mémoire traumatique » réveille à chaque fois les mêmes sensations, la même peur, la même panique, les mêmes douleurs, les mêmes odeurs, les mêmes bruits, les mêmes injures et les phrases assassines entendues ...